Jean-Gabriel Périot ; profession : réalisateur touche-à-tout ; âge : 43 ans.

 

Actualité : multiple en 2017 puisque son premier long métrage de fiction, Lumières d'été, sur Hiroshima, sortira le 23 août. Il prépare aussi un court métrage pour l'Opéra de Paris, et écrit sa première comédie musicale. Mais c'est pour son clip de Le Temps passe, la magnifique chanson entonnée par Rachida Brakni et Gaëtan Roussel, qu'il se retrouve aujourd'hui sous les projecteurs.

Ascendants : Jean-Gabriel Périot a grandi entre Antibes et la Guadeloupe où sa mère était hôtesse sur des bateaux tandis que son père exerçait mille et un métiers. « Ce sont les premiers de leur famille à sortir du monde ouvrier. » Monteur dans l'audiovisuel à ses débuts, il passe à la réalisation par besoin « devoir un cinéma contemporain politique ».

Signes particuliers : il a signé depuis 2002 une quinzaine d'envoûtants courts métrages. La plupart traitent de la violence, tels The Devil (2012), sur les Black Panthers, et Eût-elle été criminelle (2006), sur les femmes tondues à la Libération. Sans oublier son premier long, Une jeunesse allemande (2015), sur la bande à Baader. Portés par la musique, tous sont réalisés à partir d'archives de films amateurs, de documentaires ou du fond de l'INA, qu'il remonte, tel un sculpteur évidant la matière, sans voix off.

Observation : en ces temps moroses, le clip de Le Temps passe agit comme un baume. Des images de manifs des années 1960 s'échappent le bonheur de lutter ensemble et la foi en un avenir meilleur. Désormais presque de la science-fiction.

 

Yasmine Youssi
Télérama
22 mars 2017